Journal canadien d'archéologie volume 22, numéro 2
Articles
Entre 1991 et 1995, on a étudié des céramiques de type Selkirk qui provennaient de la partie supérieure du bassin de la rivière Churchill afin de raffiner l'histoire culturelle régionale et d'en apprendre sur les habitudes des gens qui ont fabriqué ces poteries. En analysant les types décoratifs ainsi que la distribution des variétés-types de cette poterie, nous voulions déterminer s'il était possible de reconnaître des réseaux d'échange de conjoints, de la période immédiatement avant le contact avec les Européens, qui étaient semblables à ceux des Cris des bois de l'Ouest. Le fondement de cette enquête est l'hypothèse selon laquelle les Cris des bois de l'Ouest sont les descendants des fabricants de la poterie Selkirk.
Les archéologues intéressés par l'organisation sociale de chasseurs-cueilleurs arctiques se penchent de plus en plus sur les sites thuléens côtiers qui se trouvent dans l'Arctique canadien et au Groenland. La taille des sites varie de façon importante. On peut y trouver une structure de creusement isolée ou jusqu'à plus de 60 maisons semi-souterraines. On présume que les plus grands sites représentent les vestiges de sites d'agrégation ayant hébergé des populations résidentes élevées. Pour ce faire, on s'inspire d'observations d'explorateurs et d'ethnographes. Dans cette article, nous suggérons qu'on peut s'attendre que les critères utilisés pour estimer la taille des populations résidentes de sites thuléens hivernaux (nombre de maisons semi-souterraines, l'architecture de cellec-ci, l'agglomération des maisons) peuvent variés de façons tant synchroniques que diachroniques. Ils sont donc inadéquats pour fins d'estimation démographique sans avoir au préalable un bon contrôle chronologique.
Le site archaïque de l'île Morrison a livré un assemblage exceptionnel de polissoirs. Ces outils sont extrêmement variables mais cette variabilité est difficilement réductible en types morphométriques classiques. Ils constituent plutôt une vaste catégorie fonctionnelle, éventuellement subdivisible par les traces d'utilisation que l'on y remarque. Toutefois, la signification palethnographique de ces traces est, pour l'instant, également difficile à définir. Quelques suggestions sont proposées.
D'après le témoignage de l'enregistrement, les premières migrations thuléennes dans l'Arctique canadien ont impliqué des petites populations qui se sont déplacées à un rythme accéléré pour atteindre la grande région du détroit de Lancaster située au nord et au nord-ouest de l'île de Baffin. Les premiers Inuit semble avoir été attirés par la population exceptionnellement dense de baleines boréales qu'eux-mêmes et leurs descendants ont sans cesse exploitées au cours du Thuléen classique. Cependant, les données paléo-environnementales ne permettent pas de croire que les chasseurs thuléens 'aient suivi ' les baleines de quelque façon que ce soit pendant la période de réchauffement médiéval. Pour se rendre au détroit de Lancaster, ils ont plutôt eu à traverser un territoire à toute fin pratique inhabitable de plusieurs centaines de kilomètres. Quand les chasseurs thuléens ont-ils su ce qui se trouvait de l'autre côté de cette terre inculte, et comment eux et leurs familles ont-ils réussi à la traverser, sont des questions dont on ne connaîtra jamais la réponse en détail, mais cet événement demeurera l'un des grands exploits de l'histoire humaine.
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