Journal canadien d'archéologie volume 28, numéro 1
Notes du rédacteur
Articles
Nous postulons la présence de couteaux composites en pierre taillée hautement rejuvénés et emmanchés comportant à la fois des lames bifaciales et des grattoirs unifaciaux pour le Plateau canadien. Les implications comportementales associées à ces outils sont explorées et discutées dans cet article. Plusieurs chercheurs assument ad hoc que les grattoirs unifaciaux aux tranchants convexes sont des évidences d’activités liées au traitement des peaux. Ici, de tels outils unifaciaux sont interprétés comme ayant été utilisés dans une importante mesure pour le traitement et le nettoyage du poisson. Les couteaux composites taillés durant la tradition Nesikep «ca. 7 000 à 4 500 AA» peuvent avoir été un ajout important dans le coffre à outils personnel. De plus, ces outils permettaient de réaliser une grande variété d’activités constituant ainsi des objets d’une valeur inestimable pour des groupes à grande mobilité pratiquant un mode de subsistance opportuniste et la consommation immediate de la nourriture. Utilisés plus récemment dans l’horizon Kamloops «ca. 1 200 à 200 AA», ces outils étaient probablement utilisés pour les activités de transformation d’un grand nombre de saumons en prévision d’une consommation immédiate ou future «entreposage». L’efficacité fonctionnelle d’une réplique d’un couteau composite de la phase Lehman a été évaluée par l’expérimentation lors du nettoyage et de la préparation de plusieurs saumons Sockeye. Des recommandations pour des pistes de futures recherches reliées aux couteaux composites sont proposées comme plan général provisoire de stratégies méthodologiques afin d’étudier plus profondément ce type d’outils.
Les ossements d’animaux de deux sites sur la rivière inférieure Kazan au Nunavut ont été étudiés afin qu’une analyse de modèles de subsistance et de saisonnalité puisse être exécutée. En plus de la présence prévue d’ossements de caribous, de petits mammifères, de poissons et d’oiseaux, le site «Itimniq-Muskox», qui abrite une occupation multi-saisonnière, a présenté un grand nombre d’os de bœufs musqués. Ce site semble représenter une occupation Inuit relativement ancien, fort possiblement une qui date du temps des premières occupations annuelles et permanentes des régions intérieures. De son côté, le site Piqqiq est reconnu comme étant un site où les caribous traversent à l’automne. Près de ce site principal, il y a présence de deux rochers superposés sur une fente où furent retrouvés des échantillons d’ossements suggérant une économie dominée par le caribou. Cette découverte représente le modèle de subsistance typique des Inuits du caribou. Prenant en considération ces deux sites archéologiques, il est possible d’obtenir une base initiale d’informations se rapportant aux variations régionales et chronologiques des ensembles zooarchéologiques du passé.
Différents types de dépôts minéraux, principalement des silicates, des oxalates et des carbonates ont été observés sur plusieurs sites rupestres de la planète. Ces minéraux se déposent souvent en fines couches qui peuvent être datées, notamment parce qu’elles peuvent contenir une grande variété de matériel datable. De récents développements technologiques permettent l’analyse de certaines de ces composantes associées aux sites rupestres. Ce texte propose des notions théoriques et techniques utiles à la datation des accrétions siliceuses caractérisant habituellement les œuvres rupestres du Bouclier canadien. La datation de concrétions siliceuses offre le potentiel d’évaluer l’ancienneté relative des sites rupestres lorsque la roche a été recouverte par différentes couches de silice amorphe avant et après la création de peintures, de dessins et de gravures. Certaines caractéristiques isotopiques des pellicules de silice peuvent en effet fournir des informations précieuses sur le cadre temporel, de même qu’à propos des conditions climatiques prévalant lorsque ces sites furent créés. Les analyses fondées sur cette approche ouvrent des perspectives exceptionnelles pour l’enrichissement des connaissances des sites rupestres, autant du point de vue géologique, archéologique que paléo-climatique.
L’étude de la collection lithique du site GhGk–63 nous amène à questionner la validité des quelques évidences typologiques qui fondent les attributions culturelles pour la période paléoesquimaude récente de l’Arctique. Ces dernières, sont d’ailleurs souvent dépendantes des datations absolues lorsque nous ne disposons pas d’artefacts en matière organique. En effet, la sériation des têtes de harpons demeure la seule référence typologique élaborée pour la période dorsétienne, tandis que les artefacts lithiques n’ont pas encore bénéficié d’une véritable typologie. Les datations étant elles-mêmes souvent problématiques en milieu nordique, nous proposons donc une nouvelle approche des industries lithiques pour l’Arctique, la «Technologie lithique», telle qu’elle a été principalement développée en France. Notre objectif est de vérifier la valeur de cette approche appliquée à une industrie paléoesquimaude par le survol de l’ensemble de la collection du site GhGk–63. Nos résultats montrent que son apport à la caractérisation d’une industrie du Dorsétien moyen est en mesure de nous laisser espérer son développement dans l’élaboration de synthèses comparatives.
La proportion de proie par sexe a longtemps été reconnue comme une statistique importante pour l’analyse de décisions faites par les chasseurs de bison, surtout par rapport à la chasse et au dépeçage. En particulier, les differences saisonnières entres les sexes, surtout du point de vue alimentaire, ont probablement influencé les decisions des chasseurs. Des méthodes ont été développées pour designer le sexe d’un bison d’après les restes osseux mais celles-ci s’appliquent surtout à l’analyse des os complets. Puisque l’extraction de la moelle exige la brissure des os, il est nécessaire de developer des methods qui s’appliquent aux fragments d’os. Cette etude présente les resultants d’analyse statistique base sure les extrémités proximales et distales des os longs venant de Bison bison bison de sexe connue. La méthode s’applique seulement aux ossements qui datent d’environ 6000 ans ou moins.
En 1936 et 1937, lorsque l’enseignant, historien et géographe américain, Prentice G. Downes, canotait sur le lac Reindeer dans le nord de la Saskatchewan, un trappeur local lui a remis de la poterie et d’autres objets. En 1938, il a publié de brèves observations au sujet de cette poterie dans la revue American Antiquity, ce qui était en fait le premier rapport public sur ce qu’on appelle aujourd’hui le type Clearwater Lake Punctate de la composite Selkirk. Selon les informations de M. Downes au sujet de l’emplacement de ce site, il semblerait que cette poterie ait été trouvée à l’île Ochankugahe (Sask.) située à l’embouchure de la baie Wapus (Sask.), mais ceci ne peut pas être confirmé. Cinq vases du style Clearwater Lake Punctate sont présentés dans la collection. La poterie de M. Downes est utilisée pour évaluer l’hypothèse où la poterie de la région du lac Reindeer peut être une variante régionale du complexe Clearwater Lake de la composite Selkirk. La collection Downes démontre la possibilité de faire des recherches sur les petites collections acquises il y a plusieurs années.
Plusieurs objets faits de bois et autres matières végétales ont été découverts au gisement de Keatley Creek situé dans le Plateau intérieur de la Colombie Britannique. Parmi ces objets, le plus important est un fragment carbonisé de panier torsadé provenant d’une structure rituelle datant de la période Protohistorique, soit environ 250 BP. Il s’agit de l’unique exemplaire archéologique de vannerie torsadée documentée dans le Plateau intérieur de la Colombie Britannique, et de tels objets sont également très rares sur la Côte. Quoique ce panier ait pu être utilisé pour cuire des aliments ou contenir de l’eau, nous suggérons qu’il représentait possiblement un objet de prestige utilisé lors de rituels. Les autres artefacts décrits dans cet article comprennent un segment de bois ayant pu faire partie d’un arc ou d’un support à filet daté à 1410 BP, et un couteau bifacial en pierre, daté autour de 1000 BP, dont l’enveloppe en écorce de bouleau a été conservée et qui provient d’une fosse d’entreposage.
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