Journal canadien d'archéologie volume 31, numéro 1
Notes du rédacteur
Articles
Des recherches menées récemment sur l'histoire environnementale de la côte du Nord-Ouest ont révélé l'importance de l'impact culturel des populations autochtones sur leur milieu durant les périodes pré-contact et contact. Une approche pluridisciplinaire conjuguant archéologie, ethnobotanique, ethnographie et études paléo-environnementales a permis d'étayer les différents degrés de gestion des écosystèmes par ces populations et de retracer l'altération de ces paysages pourtant considérés comme vierges par les nouveaux arrivants. Les chercheurs ont porté moins d'attention moindre à la manière dans laquelle les paysages furent «_socialement construits_», c'est-à-dire comment, à différentes échelles, le travail quotidien dans ces endroits donna de l'importance à la vie sociale. S'appuyant sur des données ethnographiques, archéologiques et environnementales, tout en considérant la manière dont les aménagements du territoire auraient été perçus par les populations agissant sur le paysage, cet article examine et interprète quelques unes des significations sociales que les populations de ces régions auraient construites dans le passé. Deux études de cas situées dans la région de la côte centrale de Salish sont présentées. La première porte sur les pratiques sociales et les caractéristiques du paysage associées à l'écorçage de cèdres, la seconde porte sur les traditions de culture des plantes dans les zones sub-alpines de la côte et dans les montagnes Cascade. Les résultats de cette étude suggèrent qu'il n'est pas possible de séparer les modèles économiques (ou culturels) des valeurs sociales impliquées dans les pratiques qui mènent aux modifications du paysage et que travailler, et que le fait de vivre et travailler dans ces endroits a eu des conséquences sociales liées de près aux concepts d'histoire, de mémoire et d'identité.
La paléoethnobotanique dans la région de la côte due Nord-Ouest tente à présent d'élaborer les principes méthodologiques et d'établir la portée et la complexité de la problématique relative aux données. Cet article présente une analyse préliminaire des vestiges archéobotaniques provenant de dépotoirs de trois villages haïdas et aborde les problèmes taphonomiques auxquels sont confrontés les paléoethnobotanistes dans le cadre de leur analyse et interprétation. Nous étudions la provenance des divers types de vestiges récupérés dans les dépotoirs afin de différencier ceux qui sont déposés de façon naturelle de ceux qui résultent d'activités culturelles. L'origine des différentes composantes des assemblages archéologiques est la première étape dans l'interprétation et nous permet d'aborder des questions d'une plus grande envergure sur le plan social et économique.
Une collaboration entre les anthropologues et les Premières nations de Canoe Creek et de High Bar a permis la fouille et l'identification de restes humains datant d'il y a 5000 ans (datation au carbone-14). Il s'agit de l'un des six humains inhumés au cours de la période moyenne découverts à ce jour dans trois sites du plateau canadien. L'inhumation semble avoir été un rite funéraire isolé mais la disposition du corps est similaire à celle des sites de China Lake (EiRm-7) et de Pritchard (EeQw-21). L'analyse ostéologique révèle qu'il s'agissait d'une femme âgée (les tests moléculaires confirment le sexe) subissant des changements pathologiques associés à l'âge. Une étude comparative exhaustive incluant tous les restes humains connus du plateau canadien est comprise dans le présent article et établit qu'il s'agissait d'un individu de taille relativement petite et possédant des membres supérieurs fortement développés. L'analyse par isotopes stables (carbone et nitrogène) révèle une alimentation principalement terrestre, vraisemblablement basée sur la chasse, avec une consommation modérée de protéines marines, probablement du saumon. L'analyse de l'ADN mitochondrial démontre la présence du haplogroup A qui est largement répandu chez les autochtones des Amériques d'aujourd'hui. Les données comparatives de l'ADNmt suggèrent une continuité génétique de longue date dans le Nord-Ouest pacifique, mais il y a aussi des indications de diversité génétique au sein de la population dans la région il y a 5000 ans avant aujourd'hui.
Le site de Varsity Estates est situé sur une pente de la vallée de la rivière Bow dans le secteur ouest de la ville de Calgary. Il est recouvert de dépôts du lac glaciaire Calgary. Sous ces dépôts, la couche supérieure de till d'une épaisseur de 2_m contient nombreux galets de quartzite et de roches carbonatées. Nous décrivons ici quatre artefacts qui proviennent du till. Nous proposons qu'ils sont associés à des activités de carrière et d'atelier de taille sur la surface de graviers du glacier de vallée. Une nouvelle analyse de la stratigraphie du site suggère une datation vers la fin du Pléistocène pour cette occupation et non pas une datation du pré-Wisconsinien supérieur comme proposé auparavant.
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Le Journal canadien d'archéologie est publiée de l'Association canadienne d'archéologie.
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)