Journal canadien d'archéologie volume 34, numéro 2
Articles
La côte du Labrador est couverte des structures en tourbe qui ne peuvent pas être facilement associées à un groupe ethnique spécifique en raison de l’adoption rapide de ce type de construction par les Inuit du Labrador, les Européens, et les familles mixtes. Les habitations en tourbe occupées par les familles mixtes sont peu étudiées jusqu’à ce jour. Cet article détaille l’excavation et l’analyse d’une telle structure: site FkBg–24, une habitation en tourbe appartenant à une famille des Métis du Labrador, qui remonte au 19e siècle. Les résultats sont comparés avec les sites de l’Inuit du Labrador et les Européens de même âge afin d’évaluer les caractéristiques culturelles des familles mixtes et de formuler une définition archéologique initiale pouvant être utilisée pour identifier les habitations en tourbe construites par les Métis du Labrador.
Le site Mudrick, situé dans la forêt-parc de trembles, dans le centre nord de la Saskatchewan, avait fait l’objet d’un ramassage de surface par Thomas Smith et Victor Vigrass dans les années 1950 et 1960. Ils y avaient recueilli des centaines de tessons, ainsi que des pointes de flèches, des grattoirs, des couteaux bifaces et deux herminettes de pierre polie. La majorité des 18 récipients représentés par les tessons appartiennent au type de céramique à décor d’impression de textile de Winnipeg, caractéristique des assemblages Selkirk. Les éléments Selkirk sont fréquents dans les forêts du nord, mais plus rares dans les zones boisées de la Saskatchewan. Le déplacement vers le sud des peuples adaptés à la forêt semble avoir été facilité par des relations sociales et politiques amicales avec les habitants des plaines, comme l’indique la présence de poterie de type Wascana et Mortlach, ainsi que du matériel lithique méridional dans l’assemblage Mudrick. Ce mouvement vers le sud, à l’époque Selkirk (entre 1300 et 1700) semble préfigurer l’expansion dans les plaines des peuples de la forêt (les Cris) au cours de la période suivante, celle de la traite des fourrures.
Notre récent ouvrage, "Athapaskan Migrations: The Archaeology of Eagle Lake, British Columbia" (Matson et Magne 2007) traite principalement d’une synthèse des études sur le terrain effectuées entre 1979 et 1985 sur le plateau intérieur de la Colombie-Britannique ainsi que des analyses réalisées à cette époque et plus récemment. L’ouvrage cherche aussi à situer le matériel de la Colombie-Britannique à la lumière de notre connaissance des migrations des Athapascans, effectuées à grande échelle dans presque tout l’Ouest de l’Amérique du Nord. Ici nous apportons des clarifications au sujet de notre recherche, communiquons des résultats d’analyse récents et discutons des avancées conceptuelles qui, à notre avis, contribuent à une meilleure compréhension des migrations.
À "S’oksun" (Deep Bay) et "Tseycum" (Patricia Bay) sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, sur le territoire traditionnel des Salishes du Littoral, des fouilles archéologiques récentes ont identifiées deux caractéristiques d’inhumation intrigantes datant de la fin de la Période Moyenne. La posture et les objets associés aux tombes suggèrent qu’elles étaient des femmes importantes et puissantes au sein de leurs communautés - très probablement des chamans. La présence de quartz dans les deux enterrements fait allusion à ce potentiel, puisque le quartz, le cristal de quartz et le quartzite ont été étroitement lié avec le chamanisme à travers le monde. Chez les peuples Salish du Littoral le quartz est également associé au contrôle de la météo et à la clairvoyance. La continuité culturelle est bien établie dans la région; ces inhumations suggèrent la profonde antiquité de certains aspects du système de croyances des Salishes du Littoral, qui existe encore à ce jour et connait une résurgence.
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)