Journal canadien d'archéologie volume 42, numéro 2 • 2018
Articles
James Conolly
Cet article examine les schèmes d’établissement archéologiques des sociétés de chasseurs-cueilleurs de l’Holocène moyen à l’Holocène tardif (environ 5000 à 1000 cal BP) dans la région des Kawarthas, dans le centre-sud de l’Ontario. Mon objectif principal est d’évaluer à l’échelle régionale l’influence de la structure du système de voies navigables sur la mobilité et les interactions dans l’espace, ainsi que de mesurer l’impact de ces structures sur la formation et l’utilisation à long terme de lieux résidentiels et rituels. Pour ce faire, cet article examine un certain nombre de prédictions concernant la taille des zones d’acquisition (« catchment ») de sites d’approvisionnement centraux et applique un modèle d’interactions spatiales simple qui pose la centralité comme facteurclé influençant les schèmes d’établissement au sein d’un réseau régional de voies navigables. Les résultats obtenus à des échelles spatiales compatibles avec la recherche quotidienne de nourriture sont en accord avec les prédictions de départ du modèle de centralité. En effet, ceux-ci montrent une concordance statistiquement robuste avec l’emplacement des sites, mais faible avec les données aléatoires de contrôle. En outre, les sites qui furent utilisés dans le cadre d’activités mortuaires complexes tendent à occuper une place centrale à des échelles géographiques excédant la zone correspondant à la simple collecte de nourriture. Ces résultats renforcent l’hypothèse selon laquelle ces lieux ont été sélectionnés en fonction de leur position stratégique au sein de réseaux géographiques beaucoup plus vastes, en articulation avec des aires territoriales et de lieux marqués par une forte interaction inter-communautaire. Ces observations indiquent que ces lieux doivent non seulement être interprétés comme des endroits où les besoins rituels et économiques étaient imbriqués, mais aussi comme des lieux à valeur socioécologique prononcée où les droits de propriété et de visite étaient signalés et renforcés par des actes d’édification de lieux rituels.
Cet article présente les grands axes de l’approche technologique appliquée à l’industrie osseuse, en reprenant le principe du remontage mental développé par Aline Averbouh (2001). En présentant de véritables exemples archéologiques issus de l’analyse des ossements ouvragés fabriqués par les Iroquoiens du Saint-Laurent qui habitaient le site villageois Mailhot-Curran à Saint-Anicet (Québec), il sera question de fournir des balises méthodologiques et empiriques relatives à l’étude des déchets de fabrication, des supports, des ébauches et des objets en os. Ultimement, il s’agit de démontrer la pertinence de considérer ces artéfacts dans la reconstitution des chaines opératoires, mais aussi dans la compréhension des systèmes socioéconomiques et culturels.
James W. Brown, James K. Feathers, James C. Chatters, Patrick T. McCutcheon, Steven Hackenberger
Des avancées en datation chronométrique sont nécessaires afin d’affiner les chronologies et modèles de changement culturel, et des arguments (bridging arguments) sont nécessaires pour lier entre les âges estimés aux évènements culturels. Nous utilisons des échantillons associés avec lieux de cuisson de trois sites à Puget Sound pour comparer trois approches de datation. On découvre que les dates de luminescence pour les pierres modifiées par le feux (FMR) et la datation radiocarbones pour le charbon et les os calcinés sont conformes. Les dates des échantillons ont un écart de moins de 100 ans. Nous discutons des avantages relatifs de chaque méthode de datation. L’os calciné survit bien en sol acide et donne des informations fiables, précises et très exactes au niveau des âges estimés. La datation par luminescence est très précise, surtout si les (FMR) ont été suffisamment chauffés. Les os calcinés et les FMR devraient être datés plus régulière, et employé ensemble lorsque les échantillons de charbons ne peuvent pas être utilisé. Des telles pratiques permettront une meilleure démarcation et fournir des explications quant aux taux de changements économiques selon le lieu et la région.
Notes de recherche
Matthew Betts, M. Gabriel Hrynick, Alexandre Pelletier Michaud
The Pierce-Embree site is a recently discovered Palaeoindian findspot from southwestern Nova Scotia. Located on the Sable River Estuary, it is a formerly inland location which is now on the shore of a long inlet of the Atlantic Ocean. The site where the artifacts were deposited is now apparently destroyed because of sea-level rise and associated inundation/erosion. The fluted point and the spall-scraper recovered from the site are stylistically similar to artifacts dating to the Early and Middle Palaeoindian periods (12,900–11,600 cal BP). This discover y highlights the alarming impact of erosion on the archaeological record of Nova Scotia’s South Shore, and underlines the importance of community engagement and outreach when conducting survey projects.
Le site Pierce-Embree désigne l’emplacement de la récente découverte fortuite d’artéfacts paléoindiens dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Située dans l’estuaire de la rivière Sable, cette zone autrefois à l’intérieur des terres se trouve maintenant sur la berge d’une longue anse de l’océan Atlantique. Le site où les artéfacts ont été déposés a vraisemblablement été détruit par l’élévation du niveau de la mer et les inondations et l’érosion qui y sont associées. La pointe cannelée et le grattoir récupérés sur le site ressemblent stylistiquement à des artéfacts datant des périodes du Paléoindien ancien et moyen (12 900 à 11 600 BP). Cette découverte met en évidence les effets alarmants de l’érosion sur les ressources archéologiques de la côte sud de la Nouvelle-Écosse et souligne l’importance de la sensibilisation et de la participation des communautés lorsqu’il s’agit de mener des projets d’inventaires.
Comptes-rendus
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