Journal canadien d'archéologie volume 43, numéro 1 • 2019
Articles
Issus de l’analyse systématique de onze formulaires d’inventaires de sites archéologiques canadiens, cet article se penche sur les types de données récoltés par le biais de ces questionnaires ainsi que sur les inventaires qui les compilent. Grâce à l’identification de groupes de thématiques au sein de ces données, l’analyse se concentre sur les éléments culturels historiques des formulaires. Les terminologies communes sont représentées dans différentes provinces, ce qui amène à une discussion autour de la tradition Taltheilei et de sa représentation dans six inventaires provinciaux et territoriaux. Si l’exemple de Taltheilei soulève des questions quant à la gestion passée et actuelle de l’inventaire des sites, telle que celle de l’impact des terminologies fluctuantes et des modèles de données contradictoires, il met également en avant le potentiel des inventaires pour éclairer l’analyse « big data » des informations issues de site inter-juridictionnel. Le développement d’un tel outil analytique, l’Outil Enquête d’Inventaire Archéologiques Canadiens (OEIAC), est présenté de façon détaillée. Pour conclure, cet article vise à déterminer les avantages et les risques auxquels sera, dans le futur, confronté la gestion de l’inventaire des sites archéologiques.
Jason Miszaniec, Trevor Bell
Le sujet de la présente étude est la sélection et l’utilisation du bois comme combustible sur le site de Philip’s Garden (EeBi-1), Peninsule Nord, Terre-Neuve. Des fragments de charbon provenant de cinq maisons semi-souterraines et un dépotoir ont fait l’objet d’une étude anthracologique. Les essences de bois identifiées sont principalement le sapin (Abies sp.) et l’épicéa (Picea sp.). Ces genres sont prédominants dans les forêts actuelles, ainsi que dans les accumulations de bois flotté et leur présence durant la préhistoire est attestée dans les diagrammes polliniques régionaux. Les résultats de l’analyse anthracologique suggèrent donc une collecte de combustible dans l’environnement immédiat du site et témoignent d’une stratégie conforme à la loi du moindre effort.
K. Munyikwa, R. Lindemann, R. Wondrasek, T.C. Kinnaird, D.C.W. Sanderson
Les séquences géomorphologiques contenant des dépôts terrestres bien datés à la fois de l’Holocène ancien et moyen et attestant des interactions des humains avec le paysage de la partie nord des Grandes Plaines d’Amérique durant cette période sont relativement rares. Cette insuffisance de témoins géomorphiques entrave profondément la recherche sur l’adaptation humaine aux changements environnementaux qui se sont déroulés durant la fin de l’optimum climatique de l’Holocène, soit l’Hypsithermique (entre 9,000 et 4,500 ans avant notre ère). Même lorsque des dépôts sont disponibles pour cet intervalle, ils manquent de matière organique suffisamment bien conservée pour effectuer des datations au radiocarbone. Il est donc nécessaire de recourir a d’autres chronomètres naturels pour mieux dater ces dépôts. Nous présentons ici des chronologies absolues inédites que vous avons établies pour trois sites archéologiques enfouis sous un système dunaire du centre-est de l’Alberta en recourant aux techniques de datation par luminescence stimulée optiquement. Nous démontrons, à partir de ces données, qu’entre 11,000 et 2,000 ans environ, le paysage autour de ce site a évolué au gré d’épisodes d’instabilité entrecoupés de périodes plus stables favorisant le développement des sols. Les résultats de notre recherche élargissent notre compréhension de l’évolution du paysage holocène dans cette région. Les matériaux archéologiques retrouvés sur ce site et témoignant de la présence de campements de chasse permettent également d’examiner comment l’humain s’est adapté pour faire face à l’environnement de l’intervalle hypsithermique.
Le site à pétroglyphes de Wakimika, situé dans le nord-est de l’Ontario, est un rare site rupestre dans le Bouclier canadien qui est stylistiquement apparenté aux sites de style Lake-of-the-Woods. Ce style, identifié au site de Mud Portage dans le nord-ouest de l’Ontario, est associé avec l’art rupestre qui pourrait dater entre 3000–5000 AEC. Les pétroglyphes sont situés dans la région de Temagami qui est riche en sites de pictogrammes. Basé sur le contenu pictural et l’exécution, nous avançons l’argument que ces deux genres d’art rupestre (pétroglyphes et pictogrammes) ne remplissaient pas les mêmes fonctions et que la différence entre les deux pourrait découler de différents types de savoir que ces endroits transmettaient.
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